PRIX POWERHOUSE PRIZE 2018
Helena Martin Franco et Victoria Stanton
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Mot du jury. kimura-Nathalie byol, Nuria Carton de Grammont, Natacha Clitandre, Ji-Yoon Han, Cheryl SIm
Les lauréates de l’édition 2018 du Prix Powerhouse ont été choisies par consensus des membres du jury, à l’issue de délibérations animées sur les trente-quatre dossiers de nomination à l’étude. Les débats ont été alimentés avec conviction de la part de chacune d’entre nous, et suivis avec un véritable esprit d’ouverture et d’écoute à l’égard des arguments des unes et des autres. Ce fait mérite d’être souligné du fait de la réelle diversité, au sein du jury, de nos perspectives et de nos pratiques. Notre choix s’est porté sur deux artistes de grande envergure, qui contribuent de manière décisive à une forme d’art encore trop marginalisée par les institutions, tout en étant actives depuis longtemps dans leur communauté. À cet égard, nous n’avons pas opté pour des inconnues, mais pour de véritables battantes dont l’engagement à leur pratique artistique et à leur milieu est sans réserves, et mérite aujourd’hui d’être honoré. Mentionnons également que l’exercice nous a souvent permis la découverte d’artistes à la pratique extraordinairement riche, de même qu’une meilleure connaissance du travail de plusieurs autres. On peut ainsi avancer sans risque que nos travaux auront un impact sur l’orientation de programmations futures dans des contextes autres que celui présent.Voilà qui signale à quel point,au-delà de la remise du Prix comme tel,l’initiative de La Centrale Powerhouse est fondamentale à l’écologie du milieu des arts visuels montréalais.
"Une femme marche sur la rue avec une paire de sacs rouges ornés de la feuille d’érable canadienne. Le rythme de son pas, marqué par le fer qu’elle porte à la jambe, l’empêche d’être ce qu’elle est pour s’accommoder ou se conformer sagement à la société qui l’observe, les yeux absorbés. Sa perruque dorée est le reflet de la stigmatisation qui masque l’autre (femme, immigrante, artiste) dans l’éclat conventionnel des stéréotypes culturels. Artiste montréalaise d’origine colombienne, Helena Martin Franco est Fritta Caro. Avec elle, Helena entreprend une croisade itinérante contre le métissage politiquement correct. Helena est aussi Corazón desfasado, une sainte vénérée par des esprits regrettés dans la terre promise de l’hyper-consumérisme ; femme-caméléon, femme-araignée et Femme éléphant, elle fracasse les moules conformistes de l’identité et du genre.À travers cette trilogie performative de fictions autoréférentielles, cette artiste a donné différents visages à la vulnérabilité individuelle et collective imposée par l’expérience migratoire. Depuis plus de vingt ans, Helena consolide une pratique transdisciplinaire et transfrontalière qui la positionne comme l’une des pionnières de l’art latino-québécois et de l’art latino-canadien. Son implication sociale lui a permis de tisser des relations artistiques, notamment entre le nord et le sud du continent américain, au travers d’institutions locales. C’est ainsi que le jury du Prix Powerhouse a voulu récompenser non seulement la cohérence de sa carrière artistique, mais également son ferme engagement politique afin de raffermir les subjectivités culturelles de nos jours.. "
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