Durée : une heure approx.
La performance Étude pour habiller une femme éléphant a été réalisée le 6 octobre 2022, à la Maison des artistes visuels francophones, Saint-Boniface, Manitoba, dans le cadre de l'exposition collective "Le septième pétale d'une tulipe-monstre"
Commissaire : Elise Anne LaPlante
Artistes: collectif Ikumagialiit (composé de Laakkuluk Williamson Bathory, Cris Derksen, Jamie Griffiths et Christine Tootoo), de Caroline Boileau, d’Helena Martin Franco, de Winnie Truong, ainsi que des mots de Mimi Haddam.
Exposition réalisée en collaboration avec La Maison des artistes visuels francophones, la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen et la Galerie de l’UQAM.
"Je me faufile dans l’imaginaire d’un·e autre, pour pratiquer les contorsions,
pour apprendre les dédales de mes sensorialités.
Elles ne sont pas neuves, elles n’étaient pas nécrosées non plus.
Je les apprivoise, labiles comme elles le sont.
Comment les différentes formes de normativité régissent-elles nos corps? En quoi une recherche dans l’imaginaire somatique révèle-t-elle le potentiel qui réside dans les tensions générées par des états transitoires ou circulatoires? Le septième pétale d’une tulipe-monstre se décline en trois expositions qui proposent de réfléchir aux conceptions du corps mettant au défi leurs contours normatifs. Celles-ci réunissent et mettent en relation des pratiques qui revendiquent et appréhendent des corps hybrides, indécis, ou explorant les possibilités de la métamorphose." Elise Anne LaPlante
Photos : Leif Norman
La femme éléphante est un personnage inspiré de l’expression hispanophone « tener el moco en el suelo », ce qui se traduit littéralement par « avoir la trompe par terre ». Cette expression plutôt burlesque exprime un état de peine. Il s’avère un mécanisme d’autodérision vis-à-vis sa propre affliction. Par l’incarnation de cette expression évocatrice l'artiste cherche à mettre en question les archétypes de genre hérités de la tradition judéo-chrétienne et renforcés actuellement par le cinéma commercial, les feuilletons télévisés, les chansons d’amour et la publicité. Ces modèles, qui valorisent la culpabilité, la soumission et le conformisme sont repris par Une femme éléphant pour exprimer le besoin d’élaborer d’autres identités possibles. Par ses actions, elle essaie également de surmonter la tristesse causée par les deuils de migration.
L’obsession des seins. Cette action est plainte et miroir de l’obsession médiatisée du désir masculin dominant en Occident sur le corps des femmes. Ce fantasme tente de tout couvrir, jusqu’à soumettre l’identité féminine à des normes impossibles de réaliser. Au dos de l’éléphante, des mots brodés parcourent sa colonne vertébrale; loi spéciale, manifestant la préoccupation des autoritarismes qui s'imposent sur les corps et sur les identités.
(texte en attente de correction grammaticale)